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Les étudiants concurrencés par leurs aînés dans la course aux jobs d'été

ALeqM5iX2xba2KAk3H6bw-h5e8oR4YRubg.jpgCertains jobs d'été suscitent aujourd'hui l'intérêt de personnes de plus de 30 ans en mal d'emploi stable, voire de retraités cherchant à améliorer leur pension, alors qu'ils n'étaient autrefois convoités que par les moins de 25 ans.

Recherche maîtresse d'internat, animateur de centre de vacances, serveur, maître-nageur... Devant le panneau des offres de jobs d'été de dernières minute au Centre d'Information et de Documentation pour la Jeunesse (CIDJ) à Paris se côtoient de jeunes gens et personnes nettement plus mûres.

Thérèse, la quarantaine, travaille comme assistante d'éducation pendant l'année et cherche un emploi saisonnier dans l'animation. "Je suis libre jusqu'à fin août alors qu'une semaine me suffit pour me reposer et que je n'ai pas de projets de vacances", explique-t-elle.

Tout près, les visages juvéniles de Mégane et Stéphanie, 17 et 18 ans, qui préparent un BEP et un Bac Pro, révèlent une certaine inquiétude.

"Les gens nous donnent beaucoup d'espoir mais si on vient aux entretiens sans nos parents, on n'est pas prises au sérieux", déplore Stéphanie.

La direction de Pôle Emploi confirme que "les profils de personnes postulant pour des jobs d'été se sont beaucoup diversifiés" et que "davantage de seniors étaient présents cette année dans les forums pour les jobs d'été".

Pourtant, plus que les retraités, les chômeurs et les jeunes professionnels empièteraient sur les secteurs convoités par les étudiants.

"En Bretagne, beaucoup de personnes qui avaient quitté l'hôtellerie-restauration pour le secteur tertiaire en raison de la dureté des conditions de travail y reviennent à cause de la crise", souligne un porte-parole de Pôle Emploi.

Toutefois, dans ce secteur, la moyenne d'âge des saisonniers "reste de 25 ans", tempère Thierry Grégoire, président de la Fédération nationale des professions hôtelières saisonnières, pour qui la concurrence des chômeurs et salariés demeure "marginale".

En France, les saisonniers sont environ 800.000 dans l'agriculture et 400.000 dans l'hôtellerie-restauration, selon la CFDT, qui souligne cependant qu'il n'existe pas de chiffrage global.

Thibaud Michel, cofondateur de Twinin, agence de recrutement spécialisée dans le marketing opérationnel, constate que "20% des personnes qui postulent auprès de l'agence sont âgées de plus 30 ans".

"Nous avons même des retraités qui postulent pour gagner quelques sous, ce qui nous a surpris", raconte-t-il. "Ce sont parfois des VRP à la retraite. Certains sont très expérimentés", note-t-il.

Néanmoins, ces retraités ne feraient pas vraiment concurrence aux étudiants, qui "s'occupent des marques plus sexy, des produits high tech, de la distribution de flyers ou d'échantillons de cosmétiques", alors que les retraités postulent plutôt pour des missions dans le commerce de proximité.

Là aussi, la concurrence viendrait plutôt des trentenaires. "Beaucoup de professionnels de la communication ne trouvent pas d'emploi stable et postulent à ces missions pour rester en contact avec l'univers du marketing et de la vente", constate Thibaud Michel.

Philippe Kron, cofondateur d'un autre site de recrutement qui cible les jeunes, iQuesta.com, confirme cette tendance, qui se serait amplifiée depuis deux ans.

"La restauration ou les call-centers n'attirent plus seulement les jeunes à la recherche d'un job saisonnier", explique-t-il. "La concurrence commence à être visible entre les étudiants et des demandeurs d'emploi de 30-40 ans ou fraîchement diplômés, mais aussi des femmes au foyer qui veulent compléter leurs revenus".

Source AFP - De Béatrice ROMAN-AMAT et Nathalie ALONSO

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