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Baisse de la TVA dans la restauration : le Gers au rang des bons élèves

En diminuant leurs tarifs et en embauchant, les Gersois ont mieux respecté le contrat proposé que la moyenne des professionnels français. La baisse de la TVA a soufflé sa première bougie le 1er juillet. Il y a un an, la TVA est en effet passée de 19,6 % à 5,5 %. On n'a jamais rien sans rien, les professionnels s'étaient engagés par un « contrat avenir » à prendre certaines mesures : baisser les prix, créer de l'emploi et moderniser les équipements.

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« Les restaurateurs manquent de main-d'œuvre : on note 80 % de postulants en moins par rapport aux années précédentes », souligne Anne-Marie Ducoq, la directrice du Syndicat des hôteliers du Gers. Photo archives Philippe Bataille.

 

Le Gers : lauréat de la baisse

« On peut féliciter les restaurateurs gersois », se réjouit Anne-Marie Ducoq, directrice du Syndicat des hôteliers du Gers. Selon un sondage de la structure, 75 % des professionnels du Gers ont appliqué une baisse significative de leurs prix, contre à peine 50 % à l'échelle nationale. « J'ai baissé mes prix à trois reprises et j'ai embauché un nouvel employé », témoigne Pascal, cogérant du Commer- cial, à Auch, et bon élève de la réforme.

« Les Gersois ont joué le jeu, affirme Anne-Marie Ducoq. Ils ont fait ce qu'ils ont pu et ils ont été récompensés. Tous ceux qui ont baissé leurs prix ont profité d'une recrudescence de clients ».

La baisse de la TVA de 19,6 à 5,5 % a été mise en place dans un contexte de crise économique, particulièrement dévastateur pour les métiers de l'hôtellerie et de la restauration. « Avant, on était dans la mélasse. Grâce à la baisse, on a pu embaucher une serveuse à temps plein pour la haute saison », exprime Patrick, patron du bar-restaurant Le Troquet à Condom.

Peu de personnel qualifié

Le syndicat des restaurateurs gersois déplore toutefois trop peu de créations d'emplois. « On voudrait embaucher, assure la directrice, mais aussi surprenant que cela puisse paraître, on manque de postulants. » Les restaurateurs du Gers n'ont donc pas pu tenir leurs engagements quant à l'emploi, faute de demandeurs qualifiés.

« Les jeunes désertent les régions rurales au profit des grandes mé- tropoles. On ne trouve plus de professionnels de la restauration. On est début juillet et tous les postes saisonniers n'ont pas trouvé preneurs », s'étonne-t-elle.

Conformément au contrat avenir, une part des bénéfices récoltés servira à moderniser les établissements. « D'ici 2015, les hôtels devront se mettre aux nouvelles normes de sécurité, faire des travaux pour être reclassés par la préfecture (de une à cinq étoiles) et se rendre accessible aux handicapés », explique Anne-Marie Ducoq. Ces modernisations revêtent un caractère obligatoire, contrairement à la baisse des prix. « Les commerces qui ne répondront pas à ces exigences se verront forcés de fermer », note la directrice du syndicat. Les restaurants aussi devront s'adapter aux personnes handicapées d'ici cinq ans.

Des acquis menacés

Pendant que François Baroin, ministre du Budget, dénonce une « niche fiscale » et que l'Assemblée nationale s'interroge sur cette réforme qui lui coûte plus de deux milliards d'euros, les restaurateurs restent sur la sellette. François Baroin, qui a démenti la suppression de ces acquis, qualifiant la baisse de « légitime sur le fond », a momentanément rassuré les professionnels. Mais comme disait le poète, rien n'est jamais acquis. Le ministre du Budget, sur les ondes de RTL hier matin, n'a pas exclu la possibilité d'ouvrir un débat à l'occasion des prochaines présidentielles. Son projet ? Trouver un seuil intermédiaire entre le 5,5 et 19,6 % de TVA.

« Si jamais la TVA repasse à 19,6 %, ça va être la faillite pour beaucoup de petits établissements », s'alar- me le patron condomois du Troquet. « On a fait ce qu'on a pu. Ils ne se rendent pas compte des difficultés que représente la gestion d'un commerce », renchérit Anne-Marie Ducoq.

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