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Tourisme. Le Grand Sud résiste

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À fin juillet, les premières tendances montrent une stagnation du nombre de touristes, y compris dans le Grand Sud. Mais ça pourrait être pire compte tenu de la crise. Les professionnels de l'hébergement et de la restauration tablent sur un mois d'août meilleur.

C'est la théorie du verre à moitié plein sur le thème « ça pourrait être pire ». La crise est visiblement passée par là, plombant les vacances des Français qui ont plus que jamais procédé à des coupes claires dans leur budget. Il en est dans le Grand Sud de la France comme ailleurs, avec un net intérêt pour les régions qui ont une réelle politique touristique.

Pas plus tard que mardi, Le secrétaire d'État au Tourisme Hervé Novelli estimait que la fréquentation des touristes français et étrangers serait supérieure cet été comparé à 2009. Des vacanciers qui pourraient aussi réduire leurs dépenses. Pas besoin d'être grand clerc pour établir ce constat. Une enquête du consultant Protourisme estimait déjà début juillet que les principaux postes de restrictions budgétaires seraient les sorties au restaurant (68 %), mais aussi l'hébergement (33 %). D'après les premières tendances, celles du Comité régional du tourisme Midi-Pyrénées et des professionnels de l'hébergement et de la restauration, la région ne fait pas exception, offrant malgré tout des résultats très contrastés. L'hôtellerie de montagne a sans doute bénéficié de l'effet vélo avec le Tour de France et les randonneurs, sans parler des campings, les seuls à tirer vraiment leur épingle du jeu. Mais sur des séjours beaucoup plus brefs, confirmant ainsi la tendance de l'année dernière.

La restauration est sans doute le secteur qui souffre le plus avec des dépenses de plus en plus restreintes. « La clientèle recherche plus que jamais la qualité au meilleur prix », explique Patrick Lévy, le directeur du CRT dont l'observatoire s'appuie sur les données des professionnels, hôteliers, gestionnaires de sites, offices du tourisme, campings…

À mi-parcours de la saison estivale, Hervé Novelli estime entre 5 et 10 % la hausse probable de la fréquentation touristique en France, notamment grâce au retour des étrangers qui étaient peu présents en 2009. Une réalité qui vaut essentiellement pour Paris et les métropoles régionales avec une forte présence japonaise et chinoise notamment. Pour autant, Midi-Pyrénées semble bénéficier du retour des touristes anglais et néerlandais, beaucoup plus enclins à dépenser que les familles de l'Hexagone.

Mais il est aussi un autre aspect dont on parle peu : il tient au nouveau comportement des clients soumis aux trop fortes pressions du pouvoir d'achat. « On observe des gens souvent plus agressifs, qui râlent pour tout et discutent tous les prix », rappelle Didier Arino dont la profession est d'examiner à la loupe l'évolution de nos dépenses, de nos destinations et… de nos esprits. La crise exacerberait-elle aussi notre comportement de consommateur exigeant ?


Le chiffre : 48 %

Foyers > Vacances. C'est la proportion de foyers qui envisageaient, début juillet, de prendre de vraies vacances. Un pourcentage qui n'a cessé de baisser d'année en année. En 2003, plus de trois Français sur cinq prenaient encore le large…

« Selon les régions, les résultats restent très contrastés. La crise est là, surtout pour la restauration. Cette année, c'est plutôt le « jambon-beurre » et le glacier du coin… » Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme.


Midi-Pyrénées

À Lacave, près de Souillac, la responsable du camping La Rivière a le sourire. Et pour cause, le camping affiche complet. Cette année, les chiffres de la fréquentation sont à la hausse. Pour la responsable du camping, la crise économique explique cette progression du nombre de touristes. Elle explique : « Avec la conjoncture économique difficile, les gens se rabattent sur des modes de vacances moins onéreux ». Cette année, les Français sont plus nombreux, mais appellent à la dernière minute pour réserver. Les étrangers sont tout particulièrement au rendez-vous, notamment les Hollandais. Si les chiffres de la fréquentation sont encourageants, la responsable observe toutefois un renouveau de sa clientèle : « Certains touristes qui avaient l'habitude de louer un gîte se sont tournés vers le camping. D'autres qui avaient la caravane l'ont vendue et passent maintenant les vacances sous la tente ».

Le sentiment n'est pas partagé par tout le monde.

Dans les Pyrénées ariégeoises, certains hôteliers constatent un net fléchissement de la clientèle. C'est le cas dans la commune thermale d'Aulus-les-Bains : « On assiste à un déclin progressif depuis cinq ans. On travaille à un tiers de la capacité », indique Jean-François Maurette de l'hostellerie de la Terrasse.


Languedoc-R.

Dans l'esprit des pros du tourisme, juillet 2010 restera comme un tout petit cru. Selon l'enquête économique diligentée par le CRT, 48 % ° des entreprises annoncent une baisse du chiffre d'affaires (contre 33 % en 2009). Le phénomène est sensible dans le secteur des gîtes et des chambres d'Hôte. Il touche aussi bien l'hôtellerie traditionnelle que la restauration. « Nous sommes sur une baisse de fréquentation entre 8 et 10 % observe Jacques Mestre le président de l' UMIH, (Union des métiers de l'Industrie Hôtelière). Ces dernières saisons, les gens étaient particulièrement vigilants sur les dépenses. Aujourd'hui, ils avouent ouvertement qu'ils ont peur de la rentrée économique. Plus regardants au restaurant, les juillettistes sont aussi devenus frileux dans les dépenses de loisirs avec une recherche accrue des activités gratuites ou peu coûteuses. Le phénomène est massivement observé en secteur de montagne (70 % des résultats à la baisse) mais aussi dans la zone littorale pourtant considérée comme l'Eldorado où le jet ski régresse. Dans ce contexte morose, locations fluviales, tourisme urbain et l'hôtellerie de Plein Air haut de Gamme maintiennent leur activité. Pour le mois d'août les réservations sont excellentes et les prévisions de septembre prometteuses.


Aquitaine

Présidente du syndicat de l'hôtellerie de plein air dans les Landes, Marie-Françoise Dagréou note avec enthousiasme une hausse de la fréquentation de 4 à 15 % selon les campings.

Si la tendance générale est meilleure que l'année dernière avec des campings partout complets, elle précise toutefois : « Les touristes sont certes plus nombreux mais ils consomment moins ». Elle poursuit : « Au niveau de l'hébergement, les chiffres sont meilleurs, en revanche il y a un fléchissement certain au niveau de la restauration ». Selon Marie-Françoise Dagréou, les touristes évitent le superflu. Moins de sorties au restaurant, moins de dépenses pour les activités sportives ou les loisirs… la crise est passée par là.

Cette année, la clientèle étrangère, plus fortement frappée par la crise économique, est moins nombreuse dans les Landes contrairement aux touristes français. Si les touristes font attention à toutes leurs dépenses, ils ne semblent pas avoir rogné sur le temps de vacances. Bien au contraire. Dans les Landes cette saison, les touristes réservent le plus souvent pour deux semaines contre une semaine en moyenne en 2009. Des réservations qui ont d'ailleurs été passées beaucoup plus tôt dans l'année, dès le mois de janvier.

 

Source La Dépêche.fr

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