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Hôtellerie - restauration : des perspectives pour tous

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Le secteur hôtelier est ouvert à tous les profils, même aux jeunes sans diplômes. Crédits Photo: Jean-Christophe Marmara
Avec la baisse annoncée de la TVA, le secteur, qui emploie 886 000 salariés et dont les besoins en personnel restent importants, affirme vouloir embaucher et investir pour fidéliser ses talents.


L'offre d'emploi est sur le site d'Accor. C'est un poste de responsable logistique. Profil recherché ? Bac + 5 avec dix ans minimum d'expérience, dont cinq au moins dans la grande distribution. Selon l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), les cafés, hôtels, restaurants, cantines et traiteurs prévoyaient en fin d'année dernière de recruter 2 300 cadres sur 2009, pour des postes en France métropolitaine. L'an dernier, ils en avaient embauché 2 660. Mais depuis, la crise est passée par là…

Dans l'ensemble, le secteur emploie déjà plus de 886 000 salariés, dont 63 600 cadres seulement. La plupart des directeurs d'hôtel et responsables de restaurant sont issus de la promotion interne ; ne pas avoir de diplômes n'est pas rédhibitoire. Toutefois, les étudiants de grandes écoles et les cadres confirmés ont aussi des carrières qui s'offrent à eux.

«Ce sont des secteurs qui ont besoin de diplômés de grandes écoles, même si ce ne sont pas les profils les plus recherchés, insiste Alain Jacob, président fondateur d'AJ Conseil, un cabinet de chasseurs de têtes et de conseil dans l'hôtellerie et la restauration. La plupart d'entre eux font carrière dans les états-majors des grands groupes (direction générale, marketing, communication, contrôle de gestion…). Mais il y a des cas à part : quand il était à la tête du restaurant Taillevent, à Paris, Jean-Claude Vrinat, un ancien HEC, accueillait midi et soir ses clients !»

Après vingt ans passés chez LVMH, Vincent Coubard a ainsi rejoint Louvre Hôtels (850 hôtels Première Classe, Campanile et Kyriad) en tant que directeur des ressources humaines il y a deux ans. «Un bac + 4 peut commencer chez nous en tant qu'adjoint de direction pour ensuite exercer des responsabilités au siège (250 personnes sur un total de 11 000 collaborateurs), affirme-t-il. De plus en plus, nous privilégions les profils qui ont connu d'autres secteurs que l'hôtellerie.»


Adéquation des formations

Les formations se mettent au « diapason » des besoins. L'Essec propose un MBA en management hôtelier international qui forme une soixantaine d'étudiants chaque année. La moitié arrive avec une formation hôtelière en poche. Mais l'autre sort d'une licence, d'une maîtrise ou d'une école de commerce classique. Qu'est-ce qui attire le plus ces étudiants ?

«La vente et le marketing par Internet qui consiste à définir la stratégie prix en ligne, selon Charles Luthi, directeur des relations étudiants-entreprises de ce MBA, mais aussi le conseil en immobilier hôtelier, car les grands groupes hôteliers et immobiliers ont créé des divisions spécialisées pour évaluer, acheter et vendre leurs actifs.» Benoît Meyronin est directeur recherche et développement de l'académie du service chez Accor, professeur à l'ESC Grenoble et responsable du master en marketing des services. Sur les vingt-cinq élèves qu'il a recrutés pour la rentrée prochaine, sept jeunes femmes visent la direction d'un hôtel dans les cinq ans. Pourquoi choisissent-ils ce master ? Certains veulent succéder à leurs parents, d'autres profiter d'une première expérience à l'étranger. «Nous leur expliquons que diriger un hôtel, c'est diriger une PME, un bon tremplin pour exercer ensuite des responsabilités d'encadrement», souligne-t-il.


Opération séduction

Le secteur n'a pas les charmes de l'industrie cosmétique, agroalimentaire ou des grands cabinets de conseil, mais «l'intérêt de nos étudiants pour l'hôtellerie est croissant», assure Benoît Meyronin. Il faut dire qu'on parle surtout de ses mauvais côtés. «En France, comme dans la plupart des pays latins, les métiers de services souffrent d'une image médiocre parce que les horaires sont difficiles», explique Alain Jacob.

Il milite d'ailleurs pour une opération «séduction» qui mettrait en avant les perspectives de la filière. «L'hôtellerie et la restauration manquent d'actions concertées. La baisse de la TVA à 5,5 % pourrait dégager des moyens pour ce type de communication destiné à attirer les talents», insiste-t-il.

Mathilde Visseyrias
Source Le Figaro



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Commentaires

  • Effectivement, pour le coup l' "opération séduction" n'est pas un terme exagéré. Je suis curieuse de voir si ces gros profils se laisseront tenter par l'appel.

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