Vincent Chenille, le plaisir gastronomique au cinéma ()
Le rapport entre la gastronomie et la France semble aller de soi. Peu après"l'invention du restaurant " à Paris à la fin de l'Ancien Régime, ce sont des Français, Grimod de la Reynière, Antonin Carême, Brillat-Savarin, ..., qui fondent la gastronomie en élaborant un discours entièrement nouveau sur les plaisirs de la table. Vincent Chenille ne dresse pas seulement une histoire de la gastronomie, il nous émerveille par son analyse cinématographique de la nourriture. Perçue sous l’angle du plaisir, il nous faut reprendre Le déjeuner de bébé comme le film à partir duquel s’origine le rapport gastronomie – cinéma. Louis Lumière ne s’y trompe pas, l’image est liée au plaisir. Se nourrir, manger, se gaver font partis de ses plaisirs que nous connaissons. Bien sûr, l’histoire du cinéma ne s’arrête pas, les films se déroulent et c’est scènes après scènes que Vincent Chenille développe nos papilles. Une interrogation s’impose : comment se fait-il que le cinéma soit devenu, ces dernières années, le média de l’art culinaire, lui qui ne peut toucher au sens propre nos papilles gustatives ? C’est à partir de ce sens absent, qu’il nous fait renouer avec l’histoire du septième art. Peu à peu, de films gastronomiques, en films dramatiques, nous dressons la table des plaisirs infimes, des affects chavirés autour d’une bonne recette…
Vincent Chenille, le plaisir gastronomique au cinéma, éd. Jean-Paul Rocher, 2004, 110 pages. 16€
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