Michel Onfray, le ventre des philosophes ()
D’où provient notre chère pensée si ce n’est du ventre ? Mais quels liens entretiennent les philosophes avec leur propre ventre ? Ils pensent certes mais pensent-ils à manger ?
Partant du constat que, le plus souvent, s’ils pensent les philosophes oublient de penser à leur corps et surtout à ce qu’ils y accumulent lorsqu’ils mangent, Michel Onfray nous montre qu’il existe un réseau complexe d’affinités et d’aveux que la réflexion aurait tort de négliger. Diogène aurait-il été cet adversaire de la civilisation et de ses usages sans son goût pour le poulpe cru ? Le Rousseau du Contrat social aurait-il fait l’apologie de la frugalité si ses menus ordinaires ne s’étaient composés que de laitages ? Sartre lui-même, dont les cauchemars sont emplis de crabes, n’a-t-il pas, sa vie durant, payé – dans l’ordre de la théorie – son aversion pour les crustacés ?
Dans cet essai, Michel Onfray choisit de redonner une dignité philosophique au cabillaud, au potage à l’orge, au vin, à l’andouillette, aux figues, au café qui sont les voies improbables d’un gai savoir. Cette critique de la raison diététique se veut être une ébauche d’une «diététique ».
Michel Onfray, le ventre des philosophes, critique de la raison diététique, éd. Grasset, coll. "le livre de poche, biblio essai", 1994, 178 pages. 6.15€
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